Saint-Amand : une première manifestation contre les combats de coqs

C’était leur première manifestation contre les combats de coqs dans le Nord-Pas-de-Calais. Les associations de protection des animaux, Animavie et Force intervention animale, n’ont pas choisi la ville thermale au hasard : ils savaient que le café Au Vieux Salon, sur la place des Mont de Bruyères, accueille très régulièrement des combats de coqs dans son gallodrome. Et que le Nord est l’el dorado des amateurs belges de combat, car outre-Quiévrain la pratique est interdite depuis 1929.

 

Certains ont préféré défiler le visage découvert, d’autres ont choisi de revêtir masque et pancartes.  photo didier crasnaultVDNPQR

 

Les manifestants s’étaient donné rendez-vous, ce samedi, à 14 h 30 sur la place du quartier. Ils avaient dit, sur Facebook, qu’ils seraient 89, ils n’étaient que 10, devenus 14 une heure plus tard, munis de panneaux aux slogans forts pour interpeller les familles qui viendraient faire un tour de manège, et des tracts à distribuer aux chalands sur la brocante, rue Notre-Dame-D’Amour.

Ils ont prévus de revenir ce dimanche, à 14 h 30, sur cette place. Mais cette fois, se tiendra en même temps un combat de coq à l’intérieur du gallodrome.

De part et d’autre de la place

La sous-préfecture était prévenue, les policiers étaient présents. La manifestation d’hier après-midi s’est déroulée sans heurts.

Sur la place, une dizaine de manifestants.- À leurs pieds, des pancartes. « On s’est fait insulter et interpeller quand on est arrivés, nous confie Christophe Leprêtre, le président d’Animavie. Alors que nous sommes dans une démarche pacifiste. » À côté de lui, Nancy, orthophoniste de Stambruges, en Belgique. « On n’est pas nombreux mais ce n’est pas pour autant que l’impact n’est pas important. Cette manifestation, c’est un début. On a lancé un truc. On en veut plus. » Christophe Leprêtre n’est pas déçu. « L’important, c’est de faire passer le message. Gandhi disait qu’il suffit de toucher 5 à 8 % des personnes pour arriver à influencer une population. »

Ils sont plusieurs autres à être venus de la proche Belgique pour soutenir le mouvement. « Chez nous, on a depuis plusieurs mois un ministre qui s’occupe de la protection animale », continue Nancy. « Les Belges ont organisé une protection gouvernementale des animaux, renchérit Christophe Leprêtre. En France, on a un premier ministre qui est un aficionado des corridas, un amateur des sévices graves sur animaux. Et il s’en vante ! » Le président a tenté de contacter les élus locaux.« Lorsqu’on essaie de parler avec les maires ou les députés, on se rend compte que ça ne les touche pas. Ils n’ont pas de sensibilité pour les animaux. »

Les manifestants reviendront, dimanche. « On sait que le public des combats de coqs est assez âgé, ajoute encore Christophe Leprêtre. Ils ont le même âge que ceux qui assistent aux corridas. On se doute que les combats vont s’arrêter après cette génération, mais on espère accélérer les choses. »

Dans le café, deux propriétaires rassurés.- Ils avaient peur de ne pas réussir à faire leur chiffre d’affaire avec la mauvaise publicité liée à la manifestation. Leur bar tournait aussi bien que leur friterie, ce samedi après-midi. « On a même deux manifestants qui sont venus nous acheter des frites », note ironiquement la patronne. « C’est ridicule ce qu’ils font, lâche son mari. Si ça leur fait passer le temps… s’ils n’ont que ça à penser, ils ont de la chance. »

Sur la place, des passants mitigés.- Claude, assis face aux manèges de la fête foraine, jette un coup d’œil aux manifestants. « Moi, je n’ai jamais participé aux combats de coqs, mais chacun fait ce qu’il veut. » René, lui, stoppe sa balade quelques minutes pour soutenir le cortège. « Ce qu’ils font, c’est bien. C’est cruel ces combats de bêtes, cruel. C’est de l’horreur, vous n’êtes pas d’accord ? »

viaSaint-Amand : une première manifestation contre les combats de coqs… timorée – Saint-Amand-les-Eaux – La Voix du Nord.

Laissez un commentaire